ARK NETWORK reference.ch · populus.ch    

Roberto et le miraculeux voyage : PART 3
 Home  | Album-Photo  | Contact

  
 

62. L'AUBERGE DE LA COLOMBE D'OR

 
 
 
 
Cliquez sur le lien ou la photo ci-dessous pour découvrir la première partie (EPISODE 49) qui a pour titre " UNE BOUFFEE D'ERE LIBRE " 
 
 
 
 
Cliquez sur le lien pour découvrir l'épisode 63 " Super Cat Girl sur la Place du jeu de boules "  
 
 
Titre : Roberto et le miraculeux voyage de l'Amour  
 
dans 
 
“ L’auberge de la colombe d’or ” 
62-ième épisode 
 
ROBERTO (Chapeau noir) (Sous les traits de Butterfly Man)  
MISS MARYL (Sous les traits de Butterfly Girl)  
UN HOMME (La barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon)  
SYLVESTRE (L’ex facteur), 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) 
L’AMIRAL BYRD 
LE SCARABEE D’OR 
PHILEMON (le jeune peintre) 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
MADAME LA CHOUETTE, un voile lui recouvre le visage 
LE BARON DE FANFRELUCHE 
LA MERE SIMONE 
LE PERE YVES 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS  
LARISA WONDERFULL PLUME  
MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris) (Sous les traits de Super Cat Girl) 
 
Genre : Comédie poético-fantastique 
Auteur : Emilien Casali 
 
EPISODE 62 : « L’Auberge de la colombe d’or » (2014)  
Première partie de la pièce du même titre « L’auberge de la colombe d’or » 
 
L’auberge de la colombe d’or comporte 4 parties issues de la série intégrale : « Roberto et le miraculeux voyage de l'amour » : 
 
Partie 1 (Episode 49) : « Une bouffée d’ère libre »  
 
Partie 2 : (Episode 62) : « L’auberge de la colombe d’or » 
 
Partie 3 : (Episode 63) : « Super Cat Girl sur la Place du jeu de boules » 
 
Partie 4 : (Episode 64) : « Roberto et la clé Good Luck » 
 
« L’auberge de la colombe d’or » : Episode 1 de la série théâtrale 2014/2015 « L’extraordinaire odyssée de la Salamandre » 
 
Les épisodes 62 à 73 (Tome 19) sont extraits de la série intégrale « Roberto et le miraculeux voyage de l’Amour » comprenant 99 épisodes. 
S’agissant de la « série 17 » qui regroupe 5 pièces de théâtre écrites entre 2014 et 2015 d’après la mini-série théâtrale « L’EXTRAORDINAIRE ODYSSEE DE LA SALAMANDRE – PARTIE 1 » 
 
PROTECTION SACD (Société des Auteurs Compositeurs Dramatiques) 
 
Emilien CASALI  
Email : casali-emilien1@orange.fr 
 
http://emiliencasali.populus.ch/ - http://compballadins.populus.ch/ 
 
 
 
PROLOGUE 
 
L’action se déroule au début de l’été sur la place de la Comédie à Montpellier (Midi de la France)… 
 
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Après un aussi long voyage, cela nous fait du bien de nous reposer un petit peu, Miss Maryl. 
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
J’aimerais me reposer plus qu’un petit peu. J’espère que vous n’avez rien prévu pour cet été, Roberto ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Que diriez-vous d’un peu d’air frais à la campagne ?... à ce moment-là, nous en profiterions pour faire une petite remise en forme avec au programme : séances de musculation, stretching, canoë kayak, randonnées pédestres… et pourquoi pas de l’escalade. Ce serait vraiment super ! Qu’en dites-vous ?  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Cette année, j’ai suffisamment roulé ma bosse. Je déclare forfait pour toutes activités physiques contraignantes. Je vais plutôt opter pour la sieste si vous n’en voyez pas d’inconvénients.  
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Eh bien moi, j’ai besoin de faire des exercices physiques.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Dans ce cas, vous irez à la pêche.  
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Je m’ennuie cruellement au bord de l’eau. 
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Après une saison très agitée, l’heure serait plutôt au repos !  
 
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
C’est beaucoup trop long deux mois ! Je ne pense pas pouvoir tenir en place !?  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
L’aventure avec Monsieur le Comte et Monsieur Sylvestre vous manquent déjà ?  
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Je n’ai plus de leurs nouvelles depuis notre arrivée à Montpellier. Je pourrai très bien me passer d’eux.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Vous pourrez aussi vous passer de Mademoiselle Anabella ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Depuis notre récente étape à Paris, la chatte n’a plus donné signe de vie. A l’heure qu’il est, il est probable que celle-ci bronze au bord du lac de cristal en compagnie de Billy l’ours.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Je crois bien que Mademoiselle Colombe a disparu également !? 
 
ROBERTO (Chapeau noir), boit un jus d’orange avec une paille, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Aux dernières nouvelles, elle se la coulait douce à bord de la Salamandre en compagnie de l’Amiral Byrd. 
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Je vois que Monsieur Roberto connait par coeur l’emploi du temps de ses fidèles compagnons Balladins. 
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier, s’approche de la table de Roberto et Miss Maryl 
Bonjour Monsieur Roberto ! Quel bon vent vous amène à Montpellier ?  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Mon compagnon n’est pas disposé à signer des autographes aujourd’hui.  
 
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
Je ne voudrais pas paraître trop insistant, mais il se trouve que j’ai des nouvelles à lui remettre de la part d’une vieille connaissance qui séjourne actuellement à Saint-Paul-de-Provence.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Vous devez sûrement faire erreur, cher monsieur, Roberto n’a pas d’ami là-bas.  
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
Il vient juste d’emménager à l’Auberge de la Colombe d’Or pour y exposer des tableaux de Maîtres. Il a certainement dû vous mettre au courant.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Nous sommes en France depuis très peu de temps. Nous ne sommes au courant de rien. Je vous remercie, Monsieur. 
 
ROBERTO (Chapeau noir), son jus d’orange à la main, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Je reconnais ce monsieur, Miss Maryl ! Ce n’est pas la première fois que j’ai à faire à son chapeau bicorne.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Et je parie que c’était encore à la terrasse d’un café !  
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
On s’est croisés sur le petit port de Cassis l’an passé. (Il retire son chapeau bicorne et salue Roberto) Quel bonheur de vous revoir en France, Roberto ! 
Êtes-vous prêt à reprendre du service ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir), son jus d’orange à la main, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Cela dépend pour quoi ?  
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
Je suis persuadé que votre prochain défi vous plaira.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Mon compagnon est déjà pris pour cet été.  
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
Le Docteur Marcel sera ravi d’apprendre que Roberto est de retour dans le Midi de la France.  
 
ROBERTO (Chapeau noir), son jus d’orange à la main, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Qu’il se rassure, je vais beaucoup mieux que l’an passé. J’ai retrouvé le « Pep’s » entre temps. Je ne bois que de l’eau et des jus de fruit. 
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
C’est votre ami Christophe Rodolphe et « tutti quanti » qui risque de perdre son « Peps » si vous n’intervenez pas à temps dans ses affaires. Sachez qu’il est en grand danger là où il se trouve.  
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Je ne pense pas qu’il faille intervenir dans les affaires de Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais. Ce dernier est assez grand pour se débrouiller tout seul.  
 
ROBERTO (Chapeau noir), son jus d’orange à la main, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Il s’agit tout de même de Sa Majesté. 
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
Un certain Baron de Fanfreluche en veut à ses effets personnels. A votre place, je ne réfléchirais pas, j’agirais pour sa sécurité. 
 
MISS MARYL (Une ombrelle à la main), déguste un café à la terrasse  
Je me demande dans quelle galère s’est-il encore fourré celui-là ? 
 
ROBERTO (Chapeau noir), son jus d’orange à la main, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Nous n’allons pas tarder à le savoir, Miss Maryl. (…) Et quand l’a-t-on vu pour la dernière fois ?  
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
On ne risque pas de le perdre de vue !  
 
 
ROBERTO (Chapeau noir), son jus d’orange à la main, assis à la terrasse d’un café en compagnie de Miss Maryl 
Comment ça ?  
 
UN HOMME, portant une barbe blanche et le chapeau bicorne de Napoléon Premier 
C’est que Monsieur le Comte ne passe pas inaperçu à bord de son Chevrolet Rose bonbon. Hier encore, il déambulait dans les rues de la commune d’Avignon à hauteur du célèbre pont Saint-Bénézet qui traverse à moitié le Rhône. Sur ces mots, je vous souhaite un agréable été dans la joie et l’espérance !  
 
L’homme retire ensuite son chapeau bicorne qui laisse échapper de la fumée rose qui envahit la place de la Comédie… 
 
ROBERTO (Chapeau noir), se lève de son siège 
En route, Miss Maryl ! Nous n’avons pas une minute à perdre !  
 
FIN DU PROLOGUE 
 
------------------- 
 
ACTE 1 / SCENE 1 
 
Le nuage de fumée rose se dissipe…  
Un jour plus tôt…  
 
L’action se déroule sur la rive gauche du Rhône (fleuve) à Avignon, non loin du célèbre pont suspendu « le pont Saint-Bénézet » (12-ième siècle)…  
 
La cloche de l’Eglise Saint-Pierre sonne les douze coups de midi… 
 
Le soleil est au zénith… 
 
De majestueux arbres (Pins, platanes, palmiers…) se dressent le long de la rive gauche d’où raisonne le chant des cigales…  
 
Des oiseaux enchanteurs se sont réfugiés dans les arbres… 
 
Sylvestre (L’ex facteur) et Martisoara (cheveux roux tressés) flânent sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main, le pont d’Avignon placé dans leur dos…  
La salamandre (Magnifique goélette à trois mâts) vogue lentement sur le Rhône (fleuve) toutes voiles gonflées à hauteur du pont d’Avignon…  
 
Philémon (le jeune peintre) est placé sous un arbre sur la rive gauche du Rhône (Fleuve), lequel expose une dizaine de toiles de peinture, un sac à dos rouge à ses pieds… 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), une casquette jaune dans une main, flâne avec Martisoara sur la rive gauche du Rhône (Fleuve), main dans la main, récitant un poème 
« Il brille, le sauvage Été, 
La poitrine pleine de roses. 
Il brûle tout, hommes et choses, 
Dans sa placide cruauté. 
Il met le désir effronté 
Sur les jeunes lèvres décloses; 
Il brille, le sauvage Été, 
La poitrine pleine de roses. 
Roi superbe, il plane irrité 
Dans des splendeurs d’apothéoses 
Sur les horizons grandioses ; 
Fauve dans la blanche clarté, 
Il brille, le sauvage Été. » 
Théodore de Banville (L’Été) 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), qui flâne avec Sylvestre sur la rive gauche du Rhône (Fleuve), main dans la main, passe devant Philémon le jeune peintre  
Ce soleil est mortel ! 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), une casquette jaune dans une main, flâne avec Martisoara sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main 
Que dites-vous, Martisoara ? 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), qui flâne avec Sylvestre sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main, passe devant Philémon le jeune peintre  
Ce n’est vraiment pas une heure pour se pâmer au soleil, Sylvestre ! J’aurai dû prendre une ombrelle avec moi.  
 
 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), une casquette jaune dans une main, flâne avec Martisoara sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main 
Quand je vous disais, ma petite dame, qu’il faisait très chaud pendant le festival d’Avignon…  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), qui flâne avec Sylvestre sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main, passe devant Philémon le jeune peintre  
Il n’y a pas que dans la cité des papes que le soleil frappe très fort, mon petit monsieur, il en est de même dans tout le midi de la France.  
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), une casquette jaune dans une main, flâne avec Martisoara sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main 
« Le long du vieux faubourg, où pendent aux masures 
Les persiennes, abri des secrètes luxures, 
Quand le soleil cruel frappe à traits redoublés 
Sur la ville et les champs, sur les toits et les blés, 
 
Je vais m’exercer seul à ma fantasque escrime, 
Flairant dans tous les coins les hasards de la rime, 
Trébuchant sur les mots comme sur les pavés, 
Heurtant parfois des vers depuis longtemps rêvés. 
 
Ce père nourricier, ennemi des chloroses, 
Eveille dans les champs les vers comme les roses ; 
Il fait s’évaporer les soucis vers le ciel, 
Et remplit les cerveaux et les ruches de miel. 
 
C’est lui qui rajeunit les porteurs de béquilles 
Et les rend gais et doux comme des jeunes filles, 
Et commande aux moissons de croître et de mûrir 
Dans le coeur immortel qui toujours veut fleurir ! 
 
Quand, ainsi qu’un poète, il descend dans les villes, 
Il ennoblit le sort des choses les plus viles, 
Et s’introduit en roi, sans bruit et sans valets, 
Dans tous les hôpitaux et dans tous les palais. » 
Charles Baudelaire (Le soleil - Les fleurs du mal) 
 
Martisoara (Cheveux roux tressés) et Sylvestre (L’ex facteur) qui tient une casquette à la main, poursuivent leur flânerie sur la rive gauche du Rhône (fleuve), main dans la main, le célèbre pont d’Avignon placé dans leur dos …  
FIN DE LA SCENE 1 
ACTE 1 / SCENE 2 
 
La Salamandre (Magnifique goélette à trois mâts) vogue sur le Rhône (fleuve) avec à son bord l’Amiral Byrd qui se tient sur le pont de la goélette avec un scarabée d’or sur l’épaule… 
 
Philémon (le jeune peintre) est toujours placé sur la rive gauche du Rhône (fleuve), lequel expose une dizaine de toiles de peinture, un sac à dos rouge à ses pieds… 
 
 
L’AMIRAL BYRD, placé sur le pont de la Salamandre (Goélette à trois mâts) qui longe la rive gauche du Rhône (fleuve), le scarabée d’or sur l’épaule, récite un poème 
« Les voici revenus, les jours que vous aimez, 
Les longs jours bleus et clairs sous des cieux sans nuage. 
La vallée est en fleur, et les bois embaumés 
Ouvrent sur les gazons leur balsamique ombrage. 
Tandis que le soleil, roi du splendide été, 
Verse tranquillement sa puissante clarté, 
Au pied de ce grand chêne aux ramures superbes, 
Amie, asseyons-nous dans la fraîcheur des herbes ; 
Et là, nos longs regards perdus au bord des cieux, 
Allant des prés fleuris dans l’éther spacieux, 
Ensemble contemplons ces beaux coteaux, ces plaines 
Où les vents de midi, sous leurs lentes haleines, 
Font des blés mûrissants ondoyer les moissons. 
Avec moi contemplez ces calmes horizons, 
Ce transparent azur que la noire hirondelle 
Emplit de cris joyeux et franchit d’un coup d’aile ; 
Et là-bas ces grands bœufs ruminants et couchés, 
Et plus loin ces hameaux d’où montent les clochers, 
Et ce château désert, ces croulantes tourelles, 
Qu’animent de leur vol les blanches tourterelles, 
Et ce fleuve paisible au nonchalant détour, 
Et ces ravins ombreux, frais abris du pâtour, 
Et tout ce paysage, heureux et pacifique, 
Où s’épanche à flots d’or un soleil magnifique !… 
Auguste Lacaussade – Partie 1 (Les Soleils de Juillet, Poèmes et Paysages) 
LE SCARABEE D’OR, placée sur l’épaule de l’Amiral Byrd placé sur le pont de la Salamandre (Goélette à trois mâts) 
« O soleils de juillet ! ô lumière ! ô splendeurs ! 
Radieux firmament ! sereines profondeurs ! 
Mois puissants qui versez tant de sèves brûlantes 
Dans les veines de l’homme et les veines des plantes, 
Mois créateurs ! beaux mois ! je vous aime et bénis. 
Par vous les bois chargés de feuilles et de nids, 
S’emplissent de chansons, de tiédeurs et d’arômes. 
Les arbres, dans l’azur ouvrant leurs larges dômes, 
Balancent sur nos fronts avec l’encens des fleurs 
Les voix de la fauvette et des merles siffleurs. 
Tout est heureux, tout chante, ô saison radieuse ! 
Car tout aspire et boit ta flamme glorieuse. 
Par toi nous vient la vie, et ta chaude clarté 
Mûrit pour le bonheur et pour la volupté 
La vierge, cette fleur divine et qui s’ignore. 
Dans les vallons d’Éden, sereine et pure encore, 
Sous tes rayons rêvant son rêve maternel, 
A l’ombre des palmiers Ève connût Abel. 
Abel dans ses enfants en garde souvenance. 
Aussi, quand brûle au ciel ta féconde puissance, 
O mère des longs jours ! lumineuse saison ! 
Oubliant tout, Caïn, l’ombre, la trahison, 
La race enfant d’Abel, fille de la lumière, 
Race aimante et fidèle à sa bonté première, 
Avec l’onde et la fleur, avec le rossignol, 
Ce qui chante dans l’air ou fleurit sur le sol, 
S’en va disant partout devant ta clarté blonde : 
« Combien tous les bons cœurs sont heureux d’être au monde ! » 
Auguste Lacaussade – Partie 2 - suite (Les Soleils de Juillet, Poèmes et Paysages) 
 
 
 
 
 
PHILEMON (le jeune peintre) est placé sous un arbre sur la rive gauche du Rhône (Fleuve), lequel expose une dizaine de toiles de peinture, un sac à dos rouge à ses pieds 
« Et moi, je suis des leurs ! Épris d’azur et d’air, 
Quand ton astre me luit dans le firmament clair, 
Avant midi j’accours, sous l’arbre où tu m’accueilles, 
Saluer en plein bois la jeunesse des feuilles ! 
Là, dans l’herbe caché, seul avec mes pensers, 
J’ai bien vite oublié les mauvais jours passés. 
Sous les rameaux lustrés où ta clarté ruisselle, 
Je bois en paix ma part de vie universelle. 
Les sens enveloppés de tes tièdes réseaux, 
J’écoute autour de moi mes frères les oiseaux ; 
Avec l’herbe et l’insecte, avec l’onde et la brise, 
Sympathique rêveur, mon esprit fraternise. 
Voilé d’ombre dorée et les yeux entr’ouverts, 
L’âme pleine d’accords, je médite des vers. 
Mais si, comme aujourd’hui, ma pâle bien-aimée 
M’a voulu suivre au bois, sous la haute ramée, 
Si ma charmante amie aux regards veloutés 
A voulu tout un jour, pensive à mes côtés, 
Oubliant et la ville et la vie et nos chaînes, 
Boire avec moi la paix qui tombe des grands chênes ; 
Sur les mousses assis, mon front sur ses genoux, 
Plongeant mes longs regards dans ses regards si doux, 
Ah ! je ne rêve plus de vers !… Sous son sourire 
Chante au fond de mon âme une ineffable lyre ; 
Et des arbres, des fleurs, des grâces de l’été, 
Mon œil ne voit, mon cœur ne sent que sa beauté ! 
Et dans ses noirs cheveux glissant un doigt timide, 
J’y pose en frémissant quelque beau lys humide ; 
Et, muet à ses pieds, et sa main sur ma main, 
J’effeuille vaguement des tiges de jasmin ; 
Et leur vive senteur m’enivre, et sur notre âme 
Comme un vent tiède passe une haleine de flamme !… » 
Auguste Lacaussade – Partie 3 - suite (Les Soleils de Juillet, Poèmes et Paysages) 
 
L’AMIRAL BYRD, placé sur le pont de la Salamandre (Goélette à trois mâts) qui longe la rive gauche du fleuve, le scarabée d’or sur l’épaule, récite un poème 
« O flammes de juillet ! soleils de volupté ! 
Saveur des baisers pris dans le bois écarté ! 
O chevelure moite et sous des mains aimées 
S’épandant sur mon front en grappes parfumées ! 
Des fleurs sous la forêt pénétrante senteur, 
Arbres de feux baignés, heures de molle ardeur, 
Heures où sur notre âme, ivre de solitude, 
Le calme des grands bois règne avec plénitude ; 
Tranquillité de l’air, soupirs mystérieux, 
Dialogue muet des yeux parlant aux yeux ; 
Longs silences coupés de paroles plus douces 
Que les murmures frais de l’eau parmi les mousses ; 
O souvenirs cueillis au pied des chênes verts, 
Vous vivez dans mon cœur. Vous vivrez dans mes vers ! » 
Auguste Lacaussade (Partie 4 – suite et fin) (Les Soleils de Juillet, Poèmes et Paysages) 
 
 
 
FIN DE LA SCENE 2 
 
 
------------------- 
 
 
ACTE 1 / SCENE 3 
 
Un pont arc-en-ciel apparait sur le pont de la Salamandre (goélette) qui le relie à la berge du Rhône (Fleuve)… 
 
Mademoiselle Colombe (l’éventail à la main) jaillit sur le pont arc-en-ciel à bord du carrosse d’or tiré par une licorne (une rose entre les dents) et surgit sur la rive gauche du Rhône à bord du carrosse d’or tiré par une licorne (une rose entre les dents)… 
 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), à bord du carrosse d’or tiré par une licorne qui tient une rose entre les dents 
« La nature est tout ce qu’on voit, 
Tout ce qu’on veut, tout ce qu’on aime. 
Tout ce qu’on sait, tout ce qu’on croit, 
Tout ce que l’on sent en soi-même. 
Elle est belle pour qui la voit, 
Elle est bonne à celui qui l’aime, 
Elle est juste quand on y croit 
Et qu’on la respecte en soi-même. 
Regarde le ciel, il te voit, 
Embrasse la terre, elle t’aime. 
La vérité c’est ce qu’on croit 
En la nature c’est toi-même. » 
George Sand (À Aurore) 
 
 
PHILEMON (le jeune peintre), qui se tient à côté de la grande toile (Van Gogh au pied des oliviers), un sac à dos rouge à ses pieds 
C’est bien elle ! Je n’en crois pas mes yeux ! Ma joyeuse colombe vient d’apparaitre sur les berges du Rhône à bord du carrosse d’or ; elle revient d’aventures tumultueuses « par-delà et là pour » afin de nous les raconter toute gorge déployée ! Vive la colombe, vive la nature et vive l’espérance !  
 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), surgit sur la rive gauche du Rhône à bord du carrosse d’or tiré par une licorne (une rose entre les dents) 
Ah ! Te voilà, Philémon ! J’arrive à l’instant du château de Tarascon où j’ai fait la connaissance d’un talentueux paysagiste qui s’occupe merveilleusement bien des espaces verts… et à ce qu’il parait, ce dernier a conçu de magnifiques jardins à la françaises aux grandes heures de l’histoire…  
 
PHILEMON (le jeune peintre), qui se tient à côté de la grande toile (Van Gogh au pied des oliviers), un sac à dos rouge à ses pieds 
Qu’est-ce que tu viens faire à Avignon, ma jolie colombe ? Qui t’a dit que j’étais là ? 
 
 
Le carrosse d’or s’arrête à hauteur de Philémon… 
 
 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), surgit sur la berge du Rhône à bord du carrosse d’or tiré par une licorne 
C’est André le roi des jardiniers qui m’a dit que tu te trouvais au festival d’Avignon… (Elle se lève de son siège) Alors, comme ça, tu as réalisé ton vœu ! Tu as fini par exposer tes toiles à côté du pont d’Avignon !  
 
PHILEMON (le jeune peintre), accourt au-devant du carrosse  
C’est un projet que j’avais depuis longtemps dans un coin de ma tête. (Il l’aide à descendre du carrosse) Quel bonheur de te revoir, ma jolie colombe ! Mais où étais-tu passée ?... comment se fait-il que je sois resté sans nouvelles de toi pendant un an ?  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), descend du carrosse d’or tiré par une licorne 
Tu as la mémoire courte, Philémon ! Je te rappelle que tu m’as laissée tomber au musée de Saint-Rémy-De-Provence l’an passé à la même époque. Ce jour-là, j’ai pensé que tout était terminé entre nous.  
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
Je regrette si j’ai pu te faire de la peine… à vrai dire, il n’a jamais été question que je t’abandonne.  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
De toute façon, le mal est fait. C’est trop tard pour regretter.  
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
Tu me crois si je te dis que j’ai été retenu en otage dans la chambre double du château de Tarascon. Le roi des jardiniers ne t’a pas mis au courant ? C’est pourtant lui qui m’a aidé à m’échapper. 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
André m’a juste dit que le château venait d’être vendu à la mairie de Tarascon.  
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
Le Baron de Fanfreluche et sa chouette auraient pris la poudre d’escampette !? Cela ne m’étonne pas ! Ces deux-là ont beaucoup de choses à se reprocher. 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
De qui parles-tu, Philémon ? 
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
De mes ravisseurs !  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
Mais pourquoi t’ont-ils retenu aussi longtemps au château ? 
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
Cette nuit-là, j’ai eu le malheur de m’introduire dans le château pour y récupérer la clé de la chance sensée m’ouvrir les portes de l’espérance. Tout d’abord, je devais ouvrir une porte condamnée. Hélas, au moment de l’ouvrir, la chouette du Baron m’immobilisa au sol. Ensuite, tout s’enchaîna très vite : le Baron de Fanfreluche me conduisit de force dans « la chambre double ». Je suis resté cloitré dans cette chambre pendant un an, jusqu’à ce que quelqu’un m’ouvre la porte… je crois bien qu’il s’agissait d’André le jardinier paysagiste…  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
Tu n’en es pas certain ?  
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
C’est-à-dire que je recouvre peu à peu mes esprits… depuis le début de l’été, je me réhabitue à l’air libre, vois-tu...  
 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
De quelle « chambre double » parles-tu ? Tu veux bien être plus précis. 
 
PHILEMON (le jeune peintre) 
« Une chambre qui ressemble à une rêverie, une chambre véritablement spirituelle, où l’atmosphère stagnante est légèrement teintée de rose et de bleu. 
L’âme y prend un bain de paresse, aromatisé par le regret et le désir. — C’est quelque chose de crépusculaire, de bleuâtre et de rosâtre ; un rêve de volupté pendant une éclipse. 
Les meubles ont des formes allongées, prostrées, alanguies. Les meubles ont l’air de rêver ; on les dirait doués d’une vie somnambulique, comme le végétal et le minéral. Les étoffes parlent une langue muette, comme les fleurs, comme les ciels, comme les soleils couchants. 
Sur les murs nulle abomination artistique. Relativement au rêve pur, à l’impression non analysée, l’art défini, l’art positif est un blasphème. Ici, tout a la suffisante clarté et la délicieuse obscurité de l’harmonie. 
Une senteur infinitésimale du choix le plus exquis, à laquelle se mêle une très 
légère humidité, nage dans cette atmosphère, où l’esprit sommeillant est bercé par des sensations de serre-chaude. 
La mousseline pleut abondamment devant les fenêtres et devant le lit ; elle s’épanche en cascades neigeuses. Sur ce lit est couchée l’Idole, la souveraine des rêves. Mais comment est-elle ici ? Qui l’a amenée ? quel pouvoir magique l’a installée sur ce trône de rêverie et de volupté ? Qu’importe ? la voilà ! je la reconnais. 
Voilà bien ces yeux dont la flamme traverse le crépuscule ; ces subtiles et terribles mirettes, que je reconnais à leur effrayante malice ! Elles attirent, elles subjuguent, elles dévorent le regard de l’imprudent qui les contemple. Je les ai souvent étudiées, ces étoiles noires qui commandent la curiosité et l’admiration. 
À quel démon bienveillant dois-je d’être ainsi entouré de mystère, de silence, de paix et de parfums ? Ô béatitude ! ce que nous nommons généralement la vie, même dans son expansion la plus heureuse, n’a rien de commun avec cette vie suprême dont j’ai maintenant connaissance et que je savoure minute par minute, seconde par seconde ! 
Non ! il n’est plus de minutes, il n’est plus de secondes ! Le temps a disparu ; c’est l’Éternité qui règne, une éternité de délices ! 
Charles Baudelaire (Extrait de « La chambre double » - Petits poèmes en prose, 1869) 
 
La licorne (une rose entre les dents) qui tire le carrosse, s’approche de la colombe… 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), se saisit de la rose  
Prends cette rose avec toi, mon fiancé, elle nous portera bonheur !  
 
PHILEMON (le jeune peintre), se saisit de la rose 
« Mon fiancé », dis-tu ?  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main) 
« La clé de la chance ouvrait deux portes : la première se trouvait dans le château de Tarascon et la seconde, dans une auberge à Saint–Paul de Vence, là où auront lieu nos fiançailles.  
 
PHILEMON (le jeune peintre), la rose à la main 
Mais qu’est-ce que tu racontes ?... Je n’ai jamais eu l’intention de me fiancer.  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), prend Philémon par le bras et le fait monter dans le carrosse d’or 
L’heure est venue de reprendre le cours de notre histoire, Philémon, là où nous l’avions laissée un an plus tôt.  
 
PHILEMON (le jeune peintre), la rose à la main, grimpe dans le carrosse d’or 
Comment ça ?... mais où m’emmènes-tu, ma divine colombe ?  
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), grimpe à son tour dans le carrosse d’or et prend les rênes  
Une parole est une parole ! Nous devons sceller notre union le plus vite possible !  
 
PHILEMON (le jeune peintre), la rose à la main 
Tu as vraiment un grain de folie ! 
 
MADEMOISELLE COLOMBE (l’éventail à la main), prend les rênes  
« Aujourd’hui l’espace est splendide ! 
Sans mors, sans éperons, sans bride, 
Partons à cheval sur le vin 
Pour un ciel féerique et divin ! 
Comme deux anges que torture 
Une implacable calenture, 
Dans le bleu cristal du matin » 
Charles Baudelaire – Partie 1 (Le vin des amants - Les Fleurs du Mal, 1861) 
 
Le carrosse d’or (tiré par la licorne) s’enfuit des lieux à toute allure… 
 
PHILEMON (le jeune peintre), grimpe dans le carrosse d’or 
« Suivons le mirage lointain ! 
Mollement balancés sur l’aile 
Du tourbillon intelligent, 
Dans un délire parallèle,  
Ma soeur, côte à côte nageant, 
Nous fuirons sans repos ni trêves 
Vers le paradis de mes rêves ! » 
Charles Baudelaire – Partie 2 (Le vin des amants - Les Fleurs du Mal, 1861) 
 
 
FIN DE LA SCENE 3 
 
 
------------------------- 
 
 
 
 
 
ACTE 1 / SCENE 4  
 
La Salamandre (Magnifique goélette à trois mâts) quitte la berge du Rhône (Fleuve) avec l’Amiral Byrd placé sur le pont de la goélette, le Scarabée d’Or sur son épaule… 
 
Sylvestre (L’ex facteur) et Martisoara (Cheveux roux tressés) remonte le long du fleuve en direction du pont d’Avignon 
 
 
L’AMIRAL BYRD (Le Scarabée d’or sur l’épaule), placé sur le pont de la Salamandre (Goélette à trois mâts), salue Sylvestre (L’ex facteur) et Martisoara (Cheveux roux tressés)  
Au revoir, Monsieur Sylvestre ! Au revoir, Martisoara !  
 
 
MARTISOARA (Cheveux tressés), salue l’Amiral Byrd qui s’enfuit à bord de la Salamandra, tout en remontant le long du fleuve en direction du pont d’Avignon 
Au revoir, Amiral Byrd, au revoir !  
 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), salue l’Amiral Byrd qui s’enfuit au loin à bord de la Salamandra, tout en remontant le long du fleuve en direction du pont d’Avignon 
Bon voyage, mon Amiral !  
 
L’AMIRAL BYRD (Le Scarabée d’or sur l’épaule), placé sur le pont de la Salamandre (Goélette à trois mâts), salue Sylvestre (L’ex facteur) et Martisoara (Cheveux roux tressés)  
Passez un agréable été, mes amis ! A plus tard ! 
 
La Salamandre (Goélette à trois mâts) s’enfuit rapidement toutes voiles gonflées… 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), flâne sur la rive gauche du Rhône (fleuve) en compagnie de Martisoara (Cheveux roux tressés), main dans la main, le pont d’Avignon placé devant eux 
Je crains qu'on ne le revoie pas de sitôt, ma petite dame !?  
 
MARTISOARA (Cheveux tressés), flâne sur la rive gauche du Rhône (fleuve) en compagnie de Sylvestre (L’Ex facteur), main dans la main, le pont d’Avignon placé devant eux 
Qu’est-ce qui vous fait dire cela, mon petit Sylvestre ? L’Amiral Byrd n’est pas du genre à lâcher les copains.  
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), flâne sur la rive gauche du Rhône (fleuve) en compagnie de Martisoara (Cheveux roux tressés), main dans la main, le pont d’Avignon placé devant eux 
J'ai comme un mauvais pressentiment… quelque chose me dit que la Salamandre va se perdre en mer un de ces quatre matins… 
 
MARTISOARA (Cheveux tressés), flâne sur la rive gauche du Rhône (fleuve) en compagnie de Sylvestre (L’Ex facteur), main dans la main, le pont d’Avignon placé devant eux 
Pourvu que cela arrive la semaine des quatre jeudis ! J’aime trop naviguer à bord de la goélette enchantée qu’à la simple idée d’apprendre sa disparition au fond d’une mer agitée, cela me ferait de la peine !  
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), flâne sur la rive gauche du Rhône (fleuve) en compagnie de Martisoara (Cheveux roux tressés), main dans la main, le pont d’Avignon placé devant eux 
« Il se sera perdu le navire archaïque 
Aux mers où baigneront mes rêves éperdus ; 
Et ses immenses mâts se seront confondus 
Dans les brouillards d’un ciel de bible et de cantiques.  
 
Un air jouera, mais non d’antique bucolique, 
Mystérieusement parmi les arbres nus ; 
Et le navire saint n’aura jamais vendu 
La très rare denrée aux pays exotiques. » 
 
Il ne sait pas les feux des havres de la terre. 
Il ne connaît que Dieu, et sans fin, solitaire 
Il sépare les flots glorieux de l’infini. 
Le bout de son beaupré plonge dans le mystère. 
 
Aux pointes de ses mâts tremble toutes les nuits 
L’argent mystique et pur de l’étoile polaire. 
Antonin Artaud (Le Navire Mystique) 
 
 
Soudain, une voiture de type « Chevrolet rose » déboule sur le célèbre pont d’Avignon (Pont Saint-Bénézet) avec le Comte de la Bouche-En-Biais (placé à l’avant) vêtu de son traditionnel peignoir marron… 
 
 
Arrivée au bout du pont, la voiture de type « Chevrolet rose » freine subitement, puis bascule au-dessus du pont… 
 
La voiture bascule au bout du pont…  
 
Le Comte de la Bouche-En-Biais (placé à l’avant du Chevrolet rose bonbon) vêtu de son traditionnel peignoir marron, se lève de son fauteuil et agite sa canne… 
 
 
Le nuage de fumée rose envahit les lieux… 
 
 
FIN DE LA SCENE 4  
 
FIN DE L’ACTE 1  
 
 
---------- 
 
ACTE 2 / SCENE 1 
 
Le nuage de fumée rose se dissipe… 
 
24 heures plus tard… A la nuit tombée… 
 
A présent, l’action se déroule dans le village médiéval de Saint-Paul-de-Vence (Alpes-Maritimes – France) cerné entièrement de rempart qui s'élève sur un éperon rocheux qui domine la mer à plus de 180 m de hauteur… 
 
La scène se déroule dans la salle principale de « L’auberge de la Colombe d’Or », mythique hôtel restaurant (1920) situé à l'entrée de Saint-Paul de Vence (Alpes-Maritimes – France) où se tient une grande cheminée très architecturale…  
 
Huit tableaux de Grands Maîtres sont accrochés au mur : Rubens, Léonard de Vinci, Rembrandt, Michel-Ange, Puget, Watteau, Goya, Delacroix 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, entre dans l’auberge en compagnie de Madame la Chouette dont le visage est recouvert d’un voile 
Entrez, Madame la Chouette !  
 
 
MADAME LA CHOUETTE, un voile lui recouvre le visage 
Je peux retirer mon voile à présent ? 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE  
Pas encore, Madame la Chouette !  
 
MADAME LA CHOUETTE, un voile lui recouvre le visage 
Où sommes-nous, Monsieur le Baron ? 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE  
Nous nous trouvons dans une auberge mythique, Madame la Chouette, là où se donnent rendez-vous tous les Amoureux de la Poésie !  
 
MADAME LA CHOUETTE, un voile lui recouvre le visage 
Rendez-moi mes yeux, Monsieur le Baron, je souhaiterais m’ébahir à mon tour.  
 
Le Baron retire le voile à Madame la Chouette qui laisse apparaitre ses yeux lumineux… 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, retire le voile à Madame la Chouette qui laisse apparaitre ses yeux lumineux 
Soyez la bienvenue à l’Auberge de la Colombe d’Or, Madame la Chouette, c’est ici que nous allons écrire une nouvelle page de notre histoire.  
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire la salle avec ses yeux lumineux 
Fabuleux ! 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, passe en revue les 8 tableaux accrochés aux murs de l’auberge de la Colombe d’Or 
Ce n’est rien de le dire ! Voyez plutôt, Madame la Chouette ! Approchez, je vous prie,… vos yeux lumineux vont m’être utiles ! 
 
Le Baron de Fanfreluche passe en revue les 8 tableaux accrochés aux murs de l’Auberge en commençant par celui de Rubens, tout en récitant un poème de Charles Baudelaire (Les phares)… 
 
 
Madame la Chouette éclaire chaque tableau avec ses yeux lumineux… 
 
 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Rubens »  
« Rubens, fleuve d’oubli, jardin de la paresse, 
Oreiller de chair fraîche où l’on ne peut aimer, 
Charles Baudelaire – Partie 1 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Rubens » avec ses yeux lumineux 
« Mais où la vie afflue et s’agite sans cesse, 
Comme l’air dans le ciel et la mer dans la mer ; » 
Charles Baudelaire – Partie 2 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Léonard de Vinci »  
« Léonard de Vinci, miroir profond et sombre, 
Où des anges charmants, avec un doux souris » 
Charles Baudelaire – Partie 3 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Léonard de Vinci » avec ses yeux lumineux 
« Tout chargé de mystère, apparaissent à l’ombre 
Des glaciers et des pins qui ferment leur pays, » 
Charles Baudelaire – Partie 4 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Rembrandt »  
« Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures, 
Et d’un grand crucifix décoré seulement, » 
Charles Baudelaire – Partie 5 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Rembrandt » avec ses yeux lumineux 
« Où la prière en pleurs s’exhale des ordures, 
Et d’un rayon d’hiver traversé brusquement ; » 
Charles Baudelaire – Partie 6 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Michel-Ange»  
« Michel-Ange, lieu vague où l’on voit des Hercules 
Se mêler à des Christs, et se lever tout droits » 
Charles Baudelaire – Partie 7 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Michel-Ange» avec ses yeux lumineux 
« Des fantômes puissants qui dans les crépuscules 
Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ; » 
Charles Baudelaire – Partie 8 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Puget »  
« Colères de boxeur, impudences de faune, 
Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, » 
Charles Baudelaire – Partie 9 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Puget » avec ses yeux lumineux 
Grand coeur gonflé d’orgueil, homme débile et jaune, 
Puget, mélancolique empereur des forçats, » 
Charles Baudelaire – Partie 10 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Watteau »  
« Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres, 
Comme des papillons, errent en flamboyant, 
Charles Baudelaire – Partie 11 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Watteau » avec ses yeux lumineux 
« Décors frais et légers éclairés par des lustres 
Qui versent la folie à ce bal tournoyant ; » 
Charles Baudelaire – Partie 12 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Goya »  
« Goya, cauchemar plein de choses inconnues, 
De foetus qu’on fait cuire au milieu des sabbats, » 
Charles Baudelaire – Partie 13 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Goya » avec ses yeux lumineux 
« De vieilles au miroir et d’enfants toutes nues, 
Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ; » 
Charles Baudelaire – Partie 14 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE, s’approche du tableau de « Delacroix »  
« Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges, 
Ombragé par un bois de sapins toujours vert, » 
Charles Baudelaire – Partie 15 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le tableau de « Delacroix » avec ses yeux lumineux 
« Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges 
Passent, comme un soupir étouffé de Weber ; » 
Charles Baudelaire – Partie 16 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
LE BARON DE FANFRELUCHE  
« Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, 
Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum, 
Sont un écho redit par mille labyrinthes ; 
C’est pour les coeurs mortels un divin opium ! 
 
C’est un cri répété par mille sentinelles, 
Un ordre renvoyé par mille porte-voix ; 
C’est un phare allumé sur mille citadelles, 
Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois ! » 
Charles Baudelaire – Partie 17 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
MADAME LA CHOUETTE, éclaire le Baron avec ses yeux lumineux 
« Car c’est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage 
Que nous puissions donner de notre dignité 
Que cet ardent sanglot qui roule d’âge en âge 
Et vient mourir au bord de votre éternité ! » 
Charles Baudelaire – Partie 18 (Les phares, Les fleurs du mal) 
 
 
Le Baron de Fanfreluche et Madame la Chouette (Bras dessus, bras dessous) quittent les lieux…. 
 
 
FIN DE LA SCENE 1  
 
 
----------------------- 
 
 
ACTE 2 / SCENE 2  
 
Le nuage de fumée rose se dissipe… 
 
Le lendemain matin… Au petit jour… 
 
Le chant du coq résonne…  
 
L’action se déroule toujours dans la salle principale de « l’Auberge de la Colombe d’Or » où se tient une grande cheminée très architecturale, mythique hôtel restaurant (1920) situé à l'entrée du village médiéval de Saint-Paul de Vence (Alpes-Maritimes – France) qui s'élève sur un éperon rocheux situé entre les Alpes et la Méditerranée… 
 
Les huit tableaux de Grands Maîtres qui sont accrochés au mur sont recouverts d’un drap blanc et sont numérotés de 1 à 8…  
 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés), entre rapidement dans l’auberge, suivie de Butterfly Man 
Par ici, Butterfly Man !  
 
Butterfly Girl se dirige d’un côté et Butterfly Man de l’autre… 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Plutôt par-là, Butterfly Girl !  
 
Ils font le va-et-vient d’une pièce à l’autre et se croisent de temps à autre... 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Plutôt par-là, vous dis-je !  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Non, plutôt par ici !  
 
LA MERE SIMONE, sortie un peu plus tôt de la cuisine, observe le petit manège entre les deux protagonistes 
On peut savoir ce que vous mijoter, tous les deux ? 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Je présume que vous êtes la mère Simone. On parle beaucoup de vous dans le voisinage… 
 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Et de votre auberge mythique ! 
 
LA MERE SIMONE, les bras croisés 
Je regrette, mais je ne vais pas pouvoir vous consacrer trop de temps. Je dois préparer le petit déjeuner pour nos invités qui vont arriver d’une minute à l’autre. Vous avez réservé une chambre pour combien de jour ?  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Ne vous dérangez pas pour nous, Madame Simone, nous sommes juste de passage à Saint-Paul-de-Vence… une demi-journée tout au plus… après quoi j’irai faire gentiment ma sieste à la maison.  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Il était question de deux jours et deux nuits, ma chère.  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Deux jours et deux nuits de trop, mon cher ! (Un temps) C’est déjà bien qu’on soit venus ici, vous ne croyez pas ? 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Mais enfin, nous n’aurons pas assez de temps pour mener à bien notre étude.  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Je commence à étouffer dans ce costume.  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
C’est vous qui souhaitiez l’anonymat que je sache.  
 
 
LA MERE SIMONE, les bras croisés 
Vous voulez bien vous décider, s’il vous plait ! Mes clients m’attendent ! 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Eh bien… comment dire… le temps de faire le tour des remparts, chère Madame Simone… après quoi, « promis juré ! », mon compagnon et moi rentrons chez nous.  
 
LA MERE SIMONE, quitte rapidement les lieux 
Je vais chercher mon mari.  
 
BUTTERFLY MAN, retire son masque bleu du visage 
Si vous continuez comme ça, vous allez nous attirer des ennuis, Miss Maryl.  
 
BUTTERFLY GIRL, retire son masque violet du visage 
Je n’avais pas prévu de passer mes vacances en Provence, Roberto.  
 
BUTTERFLY MAN, son masque bleu à la main 
De quoi aurions-nous l’air si jamais la police s’en mêlait ? 
 
BUTTERFLY GIRL, son masque violet à la main 
Nous venons de fouiller toutes les parties communes de l’auberge et je n’ai pas vu la moindre trace de Monsieur le Comte. Notre homme n’est jamais passé par ici ou bien par-là. Nous perdons notre temps ! 
 
BUTTERFLY MAN, son masque bleu à la main 
Vous tirez des conclusions hâtives. Il est peut-être allé prendre l’apéritif chez un copain !? 
 
BUTTERFLY GIRL, son masque violet à la main 
L’homme au chapeau bicorne vous a pris pour un idiot l’autre jour. J’en mettrais ma main à couper. 
 
BUTTERFLY MAN, son masque bleu à la main 
Christophe Rodolphe Charles Henri « et j’en passe » s’est peut-être absenté quelques minutes pour aller faire une partie de pétanque sur la place Charles de Gaulle. 
 
BUTTERFLY GIRL, son masque violet à la main 
Sa Majesté ferait mieux d’aller à la chapelle Sainte-Croix pour y faire pénitence. Dieu sait qu’il nous enquiquine au quotidien !  
 
Butterfly Man et Butterfly Girl remettent leur masque sur le visage… 
 
LE PERE YVES, surgit, une bouteille de vin à la main 
« Philosophes rêveurs, qui pensez tout savoir, 
Ennemis de Bacchus, rentrez dans le devoir: 
Vos esprits s’en font trop accroire. 
Allez, vieux fous, allez apprendre à boire. 
On est savant quand on boit bien : 
Qui ne sait boire ne sait rien. 
S’il faut rire ou chanter au milieu d’un festin, 
Un docteur est alors au bout de son latin: 
Un goinfre en a toute la gloire. 
Allez, vieux fous, allez apprendre à boire. 
On est savant quand on boit bien : 
Qui ne sait boire ne sait rien. » 
Nicolas Boileau (Chanson A Boire, Poésies) 
 
 
FIN DE LA SCENE 2  
 
--------------- 
 
ACTE 2 / SCENE 3  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
La police arrive !  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Sauf qui peut ! 
 
LE PERE YVES, une pipe dans une main et une bouteille de vin dans l’autre  
Dites donc, les mignons, on peut savoir ce que vous faites dans ce drôle d’accoutrement ? J’ignorais qu’un cirque s’était installé dans notre petite localité !? 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Mon compagnon et moi sortons d’un bal masqué.  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Nous n’avons pas eu le temps de nous démaquiller.  
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés) 
Nous sommes venus prendre le petit déjeuner à l’auberge de la colombe. Nous ne serons pas trop longs. 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Il parait qu’on avale de délicieux croissants chauds à l’auberge de la Colombe d’Or !? 
 
LE PERE YVES, une pipe dans une main et une bouteille de vin dans l’autre  
Ne te fatigue pas, Butterfly Man, nous savons bien qui tu es ! Depuis une heure, nous t’observons en train de faire le tour du propriétaire.  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Qui ? Que ? Quoi ? Comment savez-vous qui je suis ? Depuis quand m’épiez-vous ?  
 
LE PERE YVES, débouche la bouteille de vin, la pipe à la bouche 
Ta présence au village avec ta copine ne passe pas inaperçu auprès de mes concitoyens. Je vous souhaite la bienvenue en leur nom.  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Il m’avait pourtant semblé que les ruelles étaient désertes tout à l’heure en entrant dans Saint-Paul-de-Vence !? 
 
LE PERE YVES, débouche la bouteille de vin, la pipe à la bouche 
Depuis que le village est équipé de caméras, rien n’échappe à nos yeux. Vous êtes surveillé en permanence 24 h/24. 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Nous n’allons pas vous déranger plus longtemps, cher Monsieur. 
 
LE PERE YVES, remplit une coupe de vin, la pipe à la bouche 
Avant de partir, vous allez me faire le plaisir de déguster à ce « Champinelle ». (Il lui tend une coupe de vin) J’insiste ! Il s’agit d’un vin très spirituel ! 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés), les bras croisés 
Ce n’est pas très bon pour votre santé, Roberto. 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), se saisit de la coupe de vin qu’il contemple 
Champinelle, dites-vous ? 
 
LE PERE YVES, fume la pipe  
Récemment, un homme très charmant m’a fait parvenir une caisse de Champinelle depuis sa propriété viticole de Maison-Du-Bois Doré…  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), porte la coupe de vin à ses lèvres 
Comme le monde est petit ! (Puis il déguste sa coupe de vin) 
 
LE PERE YVES, fume la pipe 
Vous n’allez pas tarder à faire sa connaissance. Monsieur le Comte doit justement me rendre visite sous le coup de midi au volant de son Chevrolet rose bonbon. Passez un agréable séjour ! (Puis il sort avec la bouteille) 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), déguste sa coupe de vin  
« Un soir, l’âme du vin chantait dans les bouteilles : 
“ Homme, vers toi je pousse, ô cher déshérité, 
Sous ma prison de verre et mes cires vermeilles, 
Un chant plein de lumière et de fraternité ! 
Je sais combien il faut, sur la colline en flamme, 
De peine, de sueur et de soleil cuisant 
Pour engendrer ma vie et pour me donner l’âme ; 
Mais je ne serai point ingrat ni malfaisant, 
Car j’éprouve une joie immense quand je tombe 
Dans le gosier d’un homme usé par ses travaux, 
Et sa chaude poitrine est une douce tombe 
Où je me plais bien mieux que dans mes froids caveaux. 
Entends-tu retentir les refrains des dimanches 
Et l’espoir qui gazouille en mon sein palpitant ? 
Les coudes sur la table et retroussant tes manches, 
Tu me glorifieras et tu seras content ; 
J’allumerai les yeux de ta femme ravie ; 
A ton fils je rendrai sa force et ses couleurs 
Et serai pour ce frêle athlète de la vie 
L’huile qui raffermit les muscles des lutteurs. 
En toi je tomberai, végétale ambroisie, 
Grain précieux jeté par l’éternel Semeur, 
Pour que de notre amour naisse la poésie 
Qui jaillira vers Dieu comme une rare fleur ! » 
Charles Baudelaire (L’âme du vin, Les Fleurs du Mal, 1861) 
 
BUTTERFLY GIRL (masque violet en forme de papillon à taches dorées et une cape violette à taches dorés), pousse Roberto vers la sortie  
Filons d’ici avant que les clients n’arrivent ! 
 
 
FIN DE LA SCENE 3  
 
--------------- 
 
 
ACTE 2 / SCENE 4  
 
L’action se déroule toujours dans la salle principale de « l’Auberge de la Colombe d’Or » où se tient une grande cheminée très architecturale… 
 
Les huit tableaux (numérotés de 1 à 8) de Grands Maîtres sont accrochés au mur et sont recouverts d’un drap blanc… 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, repousse Butterfly Man dans la salle principale 
Ça par exemple ! Ne me dites pas que c’est vous, Butterfly Man ? (…) Alors comme ça, le héros de ses dames tentait de s’échapper de l’auberge en emportant la coupe de vin avec lui. 
 
Sylvestre lui arrache la coupe de vin des mains… 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), la coupe de vin à la main 
Je voulais juste prendre un peu l’air. 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, repousse Butterfly Man dans la salle principale, la coupe de vin à la main 
C’est cela même, Butterfly Man, prends-moi pour un guignol ! 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), la coupe de vin à la main 
Vous devez sûrement me confondre avec quelqu’un d’autre !? 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune 
Ce n’est pas la première fois que j’ai affaire à toi, Butterfly Man.  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Je ne vois vraiment pas qui vous êtes, cher Monsieur ?! 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, la coupe de vin à la main 
Comment ? Tu ne reconnais pas ton copain Sylvestre l’ex facteur avec qui tu te prenais la tête autrefois à Maison-Du-Bois Doré ?  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Je ne vois pas pourquoi on se serait pris la tête ?!  
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, la coupe de vin à la main qu’il déguste 
C’est au sujet de ma fiancée de l’époque que tu voulais me chiper ! (Il déguste sa coupe de vin)  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Juliette était juste une bonne copine ! 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, la coupe de vin à la main qu’il déguste 
Et mon œil ! (Il déguste sa coupe de vin) Hum ! Excellent, ce Champinelle ! Monsieur le Comte a bien fait de me prendre dans ses bagages. Je sens qu’on va bien s’amuser. N’est-ce pas, Butterfly Man ? 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
Je suis sincèrement désolé de vous avoir offensé, Monsieur Sylvestre.  
 
 
 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, la coupe de vin à la main, lui frappe sur l’épaule 
Tu t’angoisses pour rien, mon ami ! Tout ça, c’est de l’histoire ancienne ! Aujourd’hui, je refais ma vie avec une nouvelle poupée encore plus jolie que la précédente. Ma jolie rouquine m’inspire des vers au quotidien. (Il lève sa coupe et récite un poème)  
« Elle est debout sur mes paupières 
Et ses cheveux sont dans les miens, 
Elle a la forme de mes mains, 
Elle a la couleur de mes yeux, 
Elle s’engloutit dans mon ombre 
Comme une pierre sur le ciel. 
Elle a toujours les yeux ouverts 
Et ne me laisse pas dormir. 
Ses rêves en pleine lumière 
Font s’évaporer les soleils, 
Me font rire, pleurer et rire, 
Parler sans avoir rien à dire. » 
Paul Eluard (L’Amoureuse) 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), entre dans l’auberge, une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Si Monsieur Sylvestre n’existait pas, il faudrait l’inventer ! Quel poète ! 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, tend la coupe de vin à Martisoara 
Cela vous dirait-il de partager cette coupe avec moi, Martisoara ? Vous allez m’en dire des nouvelles ! Un pur délice ! 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, se saisit de la coupe qu’elle porte à ses lèvres 
Si ce Champinelle m’inspire des vers autant qu’il vous en inspire, j’accepte volontiers d’y tremper mes lèvres.  
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune 
Quant à toi, Butterfly Man, permets-moi de te présenter l’heureuse élue de mon cœur ! Je te préviens, c’est « chasse gardée », alors ne t’avise surtout pas de t’agripper à elle avec tes grosses pattes visqueuses, sinon je t’arrache l’oreille !  
 
 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
C’est Spiderman qui a des pattes visqueuses. Les miennes sont très douces ! Vous pouvez le constater par vous-même ! Tous les matins, j’applique de la crème anti-hydratante au lait de chèvre bio.  
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune 
Je t’aurai quand même à l’œil, coquin !  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, une coupe de vin dans une main, tend l’autre main 
Vous ne m’avez toujours pas salué, Butterfly Boy !  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés) 
C’est que… que… que… que… que… 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune 
Qu’a… qu’a… qu’a… qu’a… qu’attends-tu pour lui faire le baisemain, Butterfly Boy ? Je sais bien que tu en meurs d’envie !  
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), fait le baisemain à Martisoara 
Mes hommages, Lady Martisoara ! Je fais partie de votre fan Club depuis le premier jour où vous êtes entrée en piste au sein de la troupe des Compagnons Balladins. 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, une coupe de vin à la main 
J’ignorais que j’avais des admirateurs dans ce coin perdu de Provence !? 
 
BUTTERFLY MAN (masque bleu en forme de papillon à taches dorés une cape bleue à taches dorés), fait le baisemain à Martisoara 
Figurez-vous que depuis octobre dernier, je peux suivre vos faits et gestes 24h/24h en direct sur Internet grâce au satellite « Big Friend » placé en orbite autour de la terre. Il faut absolument que je vous fasse un aveu : vous êtes encore plus ravissante en vrai ! 
 
SYLVESTRE (L’ex facteur), qui porte une casquette jaune, prend Butterfly Man par l’oreille et l’entraine vers la sortie 
Bonne journée, Butterfly Boy ! Mes amitiés à Butterfly Girl !  
 
Sylvestre et Butterfly Man sortent… 
 
 
FIN DE LA SCENE 4  
 
--------------- 
 
ACTE 2 / SCENE 5  
 
Quelques secondes plus tard…  
 
L’action se déroule toujours en matinée dans la salle principale de « l’Auberge de la Colombe d’Or » où se tient une grande cheminée très architecturale… 
 
Les huit tableaux (numérotés de 1 à 8) de Grands Maîtres sont accrochés au mur et sont recouverts d’un drap blanc… 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, lève sa coupe de vin  
« Mon coeur tendu de lierre odorant et de treilles, 
Vous êtes un jardin où les quatre saisons 
Tenant du buis nouveau, des grappes de groseilles 
Et des pommes de pin, dansent sur le gazon. 
- Sous les poiriers noueux couverts de feuilles vives 
Vous êtes le coteau qui regarde la mer, 
Ivre d’ouïr chanter, quand le matin arrive, 
La cigale collée au brin de menthe amer. 
- Vous êtes un vallon escarpé ; la nature 
Tapisse votre espace et votre profondeur 
De mousse délicate et de fraîche verdure. 
- Vous êtes dans votre humble et pastorale odeur 
Le verger fleurissant et le gai pâturage 
Où les joyeux troupeaux et les pigeons dolents 
Broutent le chèvrefeuille ou lissent leur plumage. 
- Et vous êtes aussi, coeur grave et violent, 
La chaude, spacieuse et prudente demeure 
Pleine de vins, de miel, de farine et de riz, 
Ouverte au bon parfum des saisons et des heures, 
Où la tendresse humaine habite et se nourrit. » 
Anna de Noailles (Princesse Bibesco Bassaraba de Brancovan), Le coeur innombrable 
 
Martisoara regarde les tableaux de Grands Maîtres accrochés au mur et recouverts d’un drap blanc… 
 
LA MERE SIMONE, sort de la chambre avec un thermos à café  
« Ici l’on passe 
Des jours enchantés ! 
L’ennui s’efface 
Aux coeurs attristés 
Comme la trace 
Des flots agités. 
Heure frivole 
Et qu’il faut saisir, 
Passion folle 
Qui n’est qu’un désir, 
Et qui s’envole 
Après le plaisir ! » 
Gérard de Nerval, Odelettes 
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, lève sa coupe de vin  
Je ne vous ai pas vu arriver. Bonjour Madame ! 
 
 
LA MERE SIMONE, dépose le thermos à café sur le bar  
Bonjour, bonjour ! (Elle se saisit d’une tasse qu’elle remplit de café) C’est l’heure du petit déjeuner ! 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, la coupe de vin dans l’autre  
C’est très gentil à vous, mais je suis déjà servie.  
 
LA MERE SIMONE, lui retire la coupe de vin des mains 
Ce n’est pas bon de picoler de bon matin, ma fille !  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Ce n’est pas une petite gorgée qui va me saouler.  
 
LA MERE SIMONE, lui sert une tasse de café 
Aussi délicieux soit-il, ce vin est conseillé pendant les repas exclusivement. J’ai prévenu mon mari que je ne voulais pas voir de gens se rouler sous la table. Mon établissement a une réputation à tenir. En dehors de la table, c’est à vos risques et périls ! (Puis elle lui tend une tasse de café) Que diriez-vous d’un café à la place ?  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, se saisit de la tasse de café 
Je n’ai pas vraiment le choix. (Elle observe les tableaux tout en dégustant son café) Ces tableaux m’intriguent !? Pourquoi sont-ils recouverts d’un drap blanc ? 
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), entre dans l’auberge avec une canne dans une main et une grosse valise à roulette dans l’autre main  
C’est pour faire parler les curieux, Mademoiselle Martisoara !  
 
LA MERE SIMONE 
Ah ! Vous voilà enfin, Monsieur le Comte de la Bouche-En-Biais ! L’exposition a pris du retard à cause de vous !  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne dans une main et une grosse valise à roulette dans l’autre main  
Je vous prie d’accepter mes excuses, Mère Simone. Il se trouve que j’ai rencontré des problèmes avec mon véhicule à Avignon.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Son Chevrolet rose Bonbon a failli tomber dans le Rhône. Fort heureusement que mon fiancé et moi nous trouvions à deux pas du pont pour lui venir en aide. Il s’en est fallu de peu pour que Sa Majesté prenne la tasse dans le fleuve. Votre perte aurait bouleversé tous les membres de votre fan club.  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), dépose sa valise à roulette contre le bar 
Je vous dois une fière chandelle à tous les deux.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Quelle idée de s’aventurer sur le pont d’Avignon !  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), dépose sa valise à roulette contre le bar 
Je pensais qu’il s’agissait d’un raccourci qui me permettrait de passer d’une rive à l’autre du fleuve sans devoir faire le grand tour de la Cité d’Avignon. 
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Comme quoi, personne n’est parfait. 
 
LA MERE SIMONE 
J’espère que Monsieur le Comte n’a rien de cassé ? Un café, pour vous réconforter ? 
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main  
Plutôt une coupe de Champinelle si vous n’en voyez pas d’inconvénient. 
 
LA MERE SIMONE, se dirige vers le bar et lui sert une coupe de vin  
Vous savez bien, Monsieur le Comte, qu’on ne peut rien vous refuser.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, une tasse de café à la main 
Il est strictement interdit de consommer de l’alcool en dehors des repas.  
 
LA MERE SIMONE, se dirige vers le bar et lui sert une coupe de vin  
Christophe Rodolphe Charles Henri « et j’en passe » est un ami de la famille. Nous savons que c’est un homme très discipliné qui consomme avec modération. (Elle se sert un café) Et puis… entre nous… soit dit en passant… c’est tout de même lui le propriétaire de ce délicieux breuvage qu’il nous a si gentiment offert.  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main, déguste sa coupe de vin  
« Le poète en sa coupe, orgueil du ciseleur, 
S’enivre, et boit le vin amer de la douleur. 
Puis, après avoir bu le vin, il boit la lie 
Où dorment la tristesse et la mélancolie. 
Et puis, après la lie encore, tout au fond, 
Dorment en un flot noir l’accablement profond 
Et l’inutile amour de l’Idéal qui lève 
Son front chaste, et l’horreur effrayante du rêve. 
Et comme, en regardant longtemps ce flot moqueur, 
Le poète qui sent se soulever son coeur, 
A dans ses sombres yeux l’égarement d’Oreste, 
La Muse lui dit : Mon bien-aimé, bois le reste! » 
Théodore de Banville (La Coupe, Dans la fournaise, 1892) 
 
 
LA MERE SIMONE, dépose sa tasse de café sur le bar 
Je vous laisse, messieurs dames, j’ai du repassage à faire.  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main, déguste sa coupe de vin 
Un instant, Mère Simone !… j’aimerais savoir si quelqu’un vous a laissé un sac à dos rouge pour moi ? 
 
LA MERE SIMONE 
Toujours rien, Monsieur le Comte. (Elle sort) 
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main, déguste sa coupe de vin 
Dans ce cas, je vais faire ma sieste.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Ce sac rouge vous obsède depuis hier, Monsieur le Comte.  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main, déguste sa coupe de vin 
Et pour cause, ma chère ! Ce sac contient ma clé « Good Luck », laquelle est sensée ouvrir la serrure d’une porte secrète menant tout droit au Paradis…. du moins, c’est ce qu’on m’a dit en me l’offrant…. Il peut aussi s’agir d’un canular !? Mais j’en doute ! (Il déguste sa coupe de vin) Enfin, bref… on verra ça plus tard !  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Il est dix heures du matin. En principe, c’est après le repas de midi qu’on fait la sieste. 
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main, dépose sa coupe de vin sur le bar 
Une fois n’est pas coutume. Mon organisme en a grand besoin après 24 heures de route très agité… sans compter la compagnie de deux intrus dans mon automobile qui m’ont empêcher de réfléchir.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Je suppose qu’il s’agit de moi et de monsieur Sylvestre !? 
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main, dépose sa coupe de vin sur le bar 
Ce n’est pas parce que je vous ai invité à passer quelques jours à Saint-Paul-de-Vence que vous devez vous sentir obligé de traîner dans mes pattes.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main 
Vous ne manquez pas de culot, mon cher.  
 
LE COMTE DE LA BOUCHE-EN-BIAIS (Vêtu de son inséparable peignoir marron), une canne à la main 
Je manque surtout de sommeil. Mes amitiés à Monsieur Sylvestre ! Bye, bye !  
 
Le Comte de la Bouche-En-Biais sort… 
 
 
FIN DE LA SCENE 5 
 
----------- 
 
ACTE 2 / SCENE 6  
 
Quelques secondes plus tard…  
 
L’action se déroule toujours en matinée dans la salle principale de « l’Auberge de la Colombe d’Or » où se tient une grande cheminée très architecturale… 
 
Les huit tableaux (numérotés de 1 à 8) de Grands Maîtres sont accrochés au mur et sont recouverts d’un drap blanc… 
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, s’approche ensuite du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
Ces tableaux m’intriguent d’heure en heure !?  
 
 
Soudain, un chevalet sur lequel repose une grande toile bleue azur apparait au milieu de la salle… 
 
 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), sort de la toile avec une loupe dans une main et un livre d’or dans l’autre grand ouvert 
Vous permettez que je les inspecte moi-même, Martisoara ?  
 
Larisa se dirige vers les 8 tableaux qu’elle inspecte avec sa loupe magique…  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
Mais que viens-tu faire en Provence, Larisa Wonderfull Plume ?  
 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Ce mois-ci, j’ai dû renoncer à mes vacances au bord du Danube pour me consacrer à une nouvelle enquête qui m’a conduit jusqu’à Saint-Rémy-de-Provence. J’ai ouïe dire que les principaux membres de la troupe des Compagnons Balladins s’y rendaient pour assister à une exposition de tableaux de maîtres. J’espère que je n’arrive pas trop tard pour déjouer les plans de Monsieur le Baron qui est maintes fois cité dans les pages du livre d’or ?! 
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
Cette fois-ci, la troupe n’est pas au complet, ma fille. Après notre aventure sur la Seine à Paris, chacun d’entre nous est parti en vacances de son côté.  
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Roberto et Miss Maryl ne sont pas là ?  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
A l’heure qu’il est, nos deux tourtereaux se reposent à la campagne. Pas de chance pour toi ! 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Le livre d’or n’a pas pour habitude de mentir. Celui-ci mentionne leur présence dans le récit que je viens de parcourir à l’aide de ma loupe magique.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
Tout à l’heure, tu as parlé d’un baron. De qui s’agit-il ? 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Je faisais allusion au Baron de Fanfreluche qui ne se déplace jamais sans sa chouette. Celui-ci a mis au point un petit jeu de piste qui consiste à trouver la porte de la chance et de l’ouvrir à l’aide de la clé « Good Luck ». Or, cette activité n’est pas sans risque. 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
En dehors de Monsieur Sylvestre et moi, il n’y a que Monsieur le Comte qui séjourne à Saint-Paul-de-Vence.  
 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Ça tombe bien qu’il soit là, puisque ce jeu lui est destiné. Je crains qu’un piège lui soit tendu !? 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
En quoi consiste la règle du jeu en dehors du fait qu’on doit ouvrir une porte ? 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Le livre d’Or reste muet à ce sujet.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
Ne trouves-tu pas ces tableaux intrigants !?  
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, inspecte tous les tableaux avec sa loupe magique 
Comment se fait-il qu’ils soient recouverts d’un drap blanc ? 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, sa tasse de café à la main, placée à côté du tableau N°8 accroché au mur et recouvert d’un drap 
Je me pose la même question depuis tout à l’heure. 
 
Soudain, sept tableaux (N°1 à 7) disparaissent du lieu comme par l’effet d’une baguette magique… 
 
Seul le tableau N°8 (toujours recouvert d’un drap blanc) reste bien en vue… 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc) 
Zut alors ! Tous les tableaux ont disparus ! 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, prise de surprise, fait tomber sa tasse de café 
Il n’en reste qu’un ! Qu’est-ce que ça signifie ?  
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc) 
Un nouvel élément qui va probablement s’ajouter à mon enquête !? 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, retire le drap du tableau N°8 
Autant faire parler ce tableau tout de suite ! 
 
 
Martisoara (Cheveux roux tressés) retire le drap blanc du tableau N°8 qui laisse apparaitre l’œuvre de George Seurat (Jeune femme se poudrant) 
 
 
LA JEUNE FEMME SE POUDRANT (Tableau N°8), récite un poème  
« Veux-tu recommencer la vie ? 
Femme, dont le front va pâlir, 
Veux-tu l’enfance, encor suivie 
D’anges enfants pour l’embellir ? 
Veux-tu les baisers de ta mère 
Echauffant tes jours au berceau ? 
- “Quoi ? mon doux Eden éphémère ? 
Oh ! oui, mon Dieu ! c’était si beau !” 
 
Sous la paternelle puissance 
Veux-tu reprendre un calme essor ? 
Et dans des parfums d’innocence 
Laisser épanouir ton sort ? 
Veux-tu remonter le bel âge, 
L’aile au vent comme un jeune oiseau ? 
- “Pourvu qu’il dure davantage, 
Oh ! oui, mon Dieu ! c’était si beau !” 
 
Veux-tu rapprendre l’ignorance 
Dans un livre à peine entr’ouvert : 
Veux-tu ta plus vierge espérance, 
Oublieuse aussi de l’hiver : 
Tes frais chemins et tes colombes, 
Les veux-tu jeunes comme toi ? 
- “Si mes chemins n’ont plus de tombes, 
Oh ! oui, mon Dieu ! rendez-les moi !” 
 
Reprends-donc de ta destinée, 
L’encens, la musique, les fleurs ? 
Et reviens, d’année en année, 
Au temps qui change tout en pleurs ; 
Va retrouver l’amour, le même ! 
Lampe orageuse, allume-toi ! 
“- Retourner au monde où l’on aime… 
O mon Sauveur ! éteignez-moi !" 
Marceline Desbordes-Valmore (Rêve d’une femme, Elégies) 
 
 
LARISA WONDERFULL PLUME (jeune fille aux ailes de papillon blanc), le livre d’or dans une main, agite sa loupe magique 
Mon petit doigt me dit que la partie vient de commencer ! A plus tard ! Je dois absolument élucider ce problème !  
 
Elle rentre dans la toile bleue azur qui repose sur le chevalet, lequel disparait aussitôt du lieu comme par l’effet d’une baguette magique… 
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, aperçoit la valise 
Oh, mais que vois-je ? Monsieur le Comte a oublié sa valise à roulette. Il faut que j’aille le signaler à la réception.  
 
UNE VOIX, à l’intérieur de la valise 
Enfin ! Je vais pouvoir sortir de là !  
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, se penche au-dessus de la valise à roulette 
Qui a parlé ? Qu’il ou qu’elle se montre ou bien qu’il se taise à jamais ! 
 
La valise s’ouvre… 
 
MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris), sort de la valise sous les traits de Super Cat Girl, vêtue d’une cape rose, portant une grosse paire de lunette ronde sur le nez  
C’est moi, Super Cat Girl ! Comment vas-tu, jolie rouquine ? 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Qui es-tu, petite ? Que faisais-tu dans la valise du Comte ?  
 
MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris), sous les traits de Super Cat Girl, vêtue d’une cape rose, portant une grosse paire de lunette ronde sur le nez  
Je n’ai pas le temps de t’expliquer, ma belle, car je dois prendre part au jeu de piste le plus rapidement possible !  
 
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Tu ressembles à une joyeuse chatte que je connais bien. 
 
MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris), sous les traits de Super Cat Girl, vêtue d’une cape rose, portant une grosse paire de lunette ronde sur le nez  
Ce n’est pas la première fois que quelqu’un me trouve un air de famille avec mon sosie féminin de Craiova.  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés) ) une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Vous vous ressemblez comme deux gouttes d’eau. 
 
MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris), sous les traits de Super Cat Girl, vêtue d’une cape rose, portant une grosse paire de lunette ronde sur le nez 
Tu veux bien m’excuser, cocotte, mais je dois impérativement récupérer le Micro-Téléportateur-Véhiculaire pour me rendre à l’autre bout de la galaxie... là où m’attend mon petit prince. (Elle se dirige vers la grande cheminée)  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel 
Quoi ? Tu t’en vas déjà ? 
 
MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris), sous les traits de Super Cat Girl, vêtue d’une cape rose, portant une grosse paire de lunette ronde sur le nez, penchée contre la grande cheminée  
Plus vite je serai là-bas et plus vite je pourrai tremper mes petites pattes dans le lac de cristal où règne un silence saturnien qui sait charmer tout mon être.  
« L’Océan sonore 
Palpite sous l’oeil 
De la lune en deuil 
Et palpite encore, 
Tandis qu’un éclair 
Brutal et sinistre 
Fend le ciel de bistre 
D’un long zigzag clair, 
Et que chaque lame, 
En bonds convulsifs, 
Le long des récifs 
Va, vient, luit et clame, 
Et qu’au firmament, 
Où l’ouragan erre, 
Rugit le tonnerre 
Formidablement. » 
Paul Verlaine (Marine, Poèmes saturniens) 
 
Puis Super Cat Girl (Anabella la chatte rose gris) rentre dans la cheminée…  
 
MARTISOARA (Cheveux roux tressés), une ombrelle à la main aux couleurs arc-en-ciel, se dirige vers la grande cheminée  
Attends, Super Cat Girl, attends ! Ne t’en va pas comme une voleuse !  
Dis-moi au moins quelque chose !  
 
LA VOIX DE MADEMOISELLE ANABELLA (chatte rose gris), dans la cheminée 
« Si tu ne viens pas à Super Cat Girl, Super Cat Girl ira à toi ! » 
 
 
Le nuage de fumée rose envahit les lieux… 
 
FIN DE LA SCENE 6 
 
FIN DE L’ACTE 2 
 
FIN DE L’EPISODE 62 
 
A suivre (Episode 63) 
 
 

  
(c) emilien casali - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le
17.09.2019 - Déjà 5305 visites sur ce site!